J’ai vu, à San Francisco, des fondateurs lever les yeux vers un écran partagé sur une console Google Cloud et sourire. J’ai entendu les mêmes noms revenir encore et encore : Google Cloud, Gemini 2.5 Pro, et des crédits gratuits qui permettent de tester des architectures coûteuses. Ces signes montrent que l’infrastructure devient un enjeu stratégique pour les start-ups d’IA — et un moteur de croissance pour le cloud de Google.
Pourquoi Google Cloud séduit les start-ups d’IA et redessine le marché cloud
Sur scène au Google AI Builder’s Forum, la firme a annoncé que plus de 40 nouvelles jeunes pousses bâtissent désormais sur ses services, dont deux noms qui reviennent dans toutes les conversations : Lovable et Windsurf. TechCrunch a couvert l’événement et précise que ces deux entreprises ont choisi Google Cloud comme fournisseur principal.
Le pari est clair : conquérir l’aval des start-ups génère des revenus récurrents à forte marge alors que la dépense d’entraînement des modèles explose. Google Cloud affiche un momentum notable avec un run rate annuel évoqué autour de $50 milliards, après avoir généré $43,2 milliards en 2024 contre $33,1 milliards en 2023.
Le mouvement s’accompagne d’une dynamique sectorielle : Google dit désormais travailler avec neuf des dix principaux laboratoires d’IA, noms comme OpenAI et DeepMind circulent, et 60% des start-ups de génération de contenu IA utiliseraient ses services. Insight : attirer les premiers clients d’un écosystème crée un effet d’entraînement pour l’adoption.
Attirer les start-ups accélère la montée en puissance du cloud en transformant des expérimentations coûteuses en contrats pérennes.
Des deals stratégiques : comment Lovable et Windsurf servent la vitrine Google
J’ai rencontré Maya, fondatrice fictive d’une « vibe coding » startup, qui m’a raconté comment l’accès à Gemini 2.5 Pro et aux GPU dédiés a réduit ses temps de prototypage. Selon les annonces, Lovable et Windsurf utilisent Gemini 2.5 Pro sur l’infrastructure Google, et Windsurf a été récemment intégré aux outils de Cognition, via des intégrations autour de l’agent Devin.
Ces accords ne rapportent pas autant qu’un contrat avec un grand laboratoire aujourd’hui, mais Google mise sur la croissance future de ces licornes « vibe coding ». La stratégie rappelle des initiatives de parrainage comme le programme Google for Startups Cloud, qui propose jusqu’à $350,000 de crédits, et des clusters Nvidia dédiés pour les accélérateurs comme Y Combinator.
Au-delà du marketing, ces partenariats nourrissent un catalogue de cas d’usage qui attire d’autres acteurs — des plates-formes de données comme Dataiku aux hubs d’IA open source tels que Hugging Face et Mistral AI. Insight : offrir des outils et des crédits transforme des essais en dépendance technologique.
Les petites victoires commerciales d’aujourd’hui deviennent les plateformes dominantes de demain.
Les coûts du modèle et l’effet levier pour les fournisseurs cloud
J’ai entendu des ingénieurs parler sans détour : entraîner et affiner des modèles revient cher. Le coût élevé de l’entraînement et du déploiement a alimenté la croissance des services cloud, ce qui profite directement à des fournisseurs comme Google.
Selon Synergy Research, le marché cloud mondial devrait dépasser $400 milliards en 2025 et croître d’environ 20% sur les cinq prochaines années. Google indique avoir aligné $58 milliards de nouveaux revenus à réaliser sur les deux années à venir, un signe que l’entreprise anticipe une montée en charge continue.
La compétition pour attirer les start-ups d’IA met en jeu des offres ciblées : des crédits, des GPU, et des intégrations natives avec les grands modèles. L’écosystème inclut des acteurs comme Anthropic, Scale AI, LatticeFlow et Snorkel AI, qui viennent compléter la chaîne de valeur entre données, entraînement et production.
Le modèle économique est simple : qui contrôle l’infrastructure capte la valeur créée par les modèles coûteux.
Ce que gagnent les start-ups — et ce que gagne Google
Maya imagine trois bénéfices concrets : réduction du temps de mise sur le marché, accès à des modèles avancés comme Gemini, et stabilité opérationnelle via des clusters dédiés. Les crédits initiaux permettent l’expérimentation, puis la facture suit quand le produit monte en charge.
Google a récemment observé une hausse de 20% du nombre de nouvelles start-ups choisissant sa plateforme sur la dernière année, une dynamique qui renforce sa position face à AWS et Microsoft Azure. Les initiatives de visibilité — forum, partenariats VC et intégrations avec des fonds comme Sequoia ou Andreessen Horowitz — amplifient l’effet réseau.
Quelques récits français montrent la même logique locale : des jeunes pousses utilisent ces leviers de financement et d’infrastructure pour conquérir l’international, comme le raconte un dossier sur la présence québécoise à VivaTech ou des modèles intégrant de la publicité native dans des apps. Voir des exemples concrets ici : Koah lève 5 millions et le bilan québécois à VivaTech : Québec Tech à VivaTech.
Pour les start-ups, le cloud n’est plus seulement un coût : c’est un accélérateur de produit et un moteur d’accès au marché.
Si vous voulez creuser des cas concrets d’usage ou comprendre comment une start-up soutenue par un géant peut pivoter vers des produits culturels, les trajectoires variées sont déjà documentées ici : startup DIA et fan-fiction et pour une perspective export : entreprises numériques à l’international. Insight : l’infrastructure façonne non seulement la technique, mais aussi la stratégie commerciale des jeunes entreprises.