J’ai vu, la semaine dernière, des animés familiers se refléter dans des milliers d’images générées par des outils d’IA, et j’ai rencontré Keiko, une jeune animatrice de Sunrise, qui m’a raconté sa colère: sa création « réinterprétée » sans demande d’autorisation. Studio Ghibli et plusieurs éditeurs et studios japonais ont officiellement demandé à OpenAI d’arrêter d’utiliser leurs œuvres pour l’entraînement des modèles, soulevant un débat juridique et culturel qui s’étend bien au-delà des frontières du Japon.
Pourquoi la lettre de la CODA met Sora 2 au centre d’un conflit sur le droit d’auteur
J’ai entendu la Content Overseas Distribution Association (CODA) écrire à OpenAI pour réclamer l’arrêt de l’emploi des œuvres de ses membres — citons Studio Ghibli, Toei Animation, Kodansha, Shueisha et Shogakukan — dans le processus d’entraînement des modèles comme Sora 2. La CODA estime que lorsque le modèle reproduit ou génère des sorties très proches d’œuvres protégées, l’acte d’utilisation en amont peut constituer une violation du droit d’auteur au Japon, où l’autorisation préalable est la norme.
Cette demande s’inscrit dans un climat tendu: depuis le lancement des capacités d’image de ChatGPT au printemps, des utilisateurs se sont amusés à « ghiblifier » leurs photos, et même Sam Altman a partagé une image inspirée du studio. Insight: la lettre expose que la culture populaire ne veut pas être traitée comme un vaste jeu d’entraînement sans cadre légal ni compensation.
Un vide juridique entre États-Unis et Japon qui profite à la controverse
J’ai rencontré des juristes qui rappellent que la législation américaine reste floue sur l’usage d’œuvres protégées pour entraîner des IA: une décision récente du juge William Alsup a estimé qu’Anthropic n’avait pas violé la loi en entraînant son modèle sur des livres, même si la société a été sanctionnée pour des copies piratées liées à l’affaire. Le contraste avec le système japonais, où la CODA invoque la nécessité d’autorisations préalables, crée un choc de normes.
Dans ce contexte, les requérants peuvent exiger soit une coopération volontaire d’OpenAI, soit engager des procédures judiciaires locales. Insight: l’issue dépendra autant des tribunaux que des stratégies commerciales d’OpenAI face aux marchés asiatiques.
Les studios et éditeurs japonais réagissent: de la défiance à la demande d’encadrement
J’ai entendu des représentants de studios comme Madhouse, Bones, Aniplex et des médias publics comme NHK s’interroger sur les usages artistiques et éthiques de l’IA. L’industrie, qui commence à intégrer l’IA comme outil, pose aussi des limites pour protéger l’identité visuelle propre aux œuvres et aux créateurs.
Hayao Miyazaki, figure tutélaire associée à Studio Ghibli, avait déjà exprimé son rejet des rendus automatisés en 2016, et ce sentiment résonne aujourd’hui chez des auteurs et éditeurs. Insight: la demande collective japonaise montre que l’adoption technique ne résout pas l’enjeu du respect artistique.
Risques pratiques: deepfakes, droits des morts et responsabilité des plateformes
J’ai vu des cas où la fonctionnalité de génération vidéo permettait de créer des images de personnages protégés ou de personnalités décédées, ce qui a provoqué des alertes — OpenAI a d’ailleurs temporairement limité la création de vidéos sur des figures comme Martin Luther King Jr.. Ces incidents renvoient à des discussions sur les deepfakes et la dignité, illustrées dans des analyses publiées récemment.
La question n’est plus seulement juridique: elle touche la confiance du public et la réputation des plateformes. Insight: si les outils ne prennent pas en compte les sensibilités, les fermetures ou les restrictions ciblées deviendront inévitables.
Scénarios possibles pour les créateurs, les plateformes et les usages de l’IA
J’ai rencontré Keiko à nouveau, qui m’a confié qu’elle privilégierait des accords clairs: licences, rémunération et outils de détection éthique. Du côté des plateformes, deux voies apparaissent: négocier des licences avec les titulaires de droits ou renforcer les filtres et limitations des sorties génératives.
Les précédents judiciaires et les réactions des éditeurs japonais dessinent un horizon où la pression réglementaire et commerciale forcera des compromis. Insight: l’équilibre tiendra sur la capacité des acteurs à transformer la tension en règles de marché et en modèles de rémunération.
Pour comprendre le contexte technique et économique entourant ces débats, lisez nos analyses et enquêtes récentes sur l’empreinte de l’IA, les erreurs de déploiement et les nouvelles intégrations accessibles au grand public:
OpenAI présente Sora et Sora 2 — pause sur certains deepfakes — débat sur l’usage d’images de personnes décédées.
Pour des pistes techniques et éditoriales: retour sur les erreurs de déploiement, guide sur ChatGPT et analyse de l’impact sur le trafic web.
Si vous travaillez dans l’animation ou l’édition, partagez votre expérience et vos attentes: ces retours forment déjà une pièce du puzzle qui déterminera les règles autour de l’IA et de la créativité.