J’ai vu, dans l’effervescence de la World Artificial Intelligence Conference à Shanghai, des regards curieux se braquer sur une monture aussi fine qu’un fil d’électronique : les Quark AI Glasses, tout droit sorties des laboratoires d’Alibaba. L’annonce a circulé comme un frisson chez les passionnés de technologie. Il ne s’agit plus d’imaginer l’objet du futur, mais de le porter dès demain : ces nouvelles lunettes connectées ambitionnent de devenir l’outil quotidien pour des millions de citadins. En intégrant sa galaxie de services – d’Alipay à ses applications de cartographie – Alibaba entend concurrencer frontalement les célèbres Ray-Ban Meta et creuser l’écart sur le marché du smart eyewear, déjà en pleine ébullition en 2025.
Lunettes connectées Alibaba : de la science-fiction à la rue commerçante
Rencontré dans la file d’attente pour les premiers essais, Lin, un entrepreneur féru d’innovation, me sourit derrière ses propres montures classiques : « On a tous imaginé, gamins, des lunettes magiques. Celles-là ouvrent le tiroir à rêves, mais avec la puissance de l’IA chinoise derrière ». Concrètement, que promettent ces Quark AI Glasses ?
- Un assistant vocal intégré, piloté par la dernière génération du modèle Qwen
- Des fonctions mains libres pour les appels et la musique en streaming
- La traduction en temps réel
- La transcription instantanée des réunions, un must pour le business en Chine
Certes, la liste vous rappelle d’autres montures concurrentes. Mais selon Julie Martin, analyste à l’Observatoire de la Tech Asiatique, « ce qui fait la singularité d’Alibaba, c’est la fusion native avec ses services : payer, commander un taxi, planifier un itinéraire, tout ça, c’est dans la même paire de lunettes ».

Des fonctionnalités qui dépassent le gadget
Imaginez un chef d’entreprise jonglant entre réunions, paiements et gestion logistique. Pour lui, ces lunettes représentent une extension directe de son environnement numérique. Selon une étude de l’Institut Chine-Tech, près de 67 % des cadres chinois affirment avoir testé au moins un objet connecté au travail durant 2024.
- Intégration directe avec Alipay pour régler un achat en clignant de l’œil
- Interconnexion instantanée à la cartographie pour trouver des itinéraires sans sortir son smartphone
- Accès rapidifié aux applications de e-commerce du groupe
Ce qui frappe, c’est ce sentiment de simplicité : plus besoin de fouiller dans ses poches. Un utilisateur, sur le stand d’Alibaba, m’a confié : « C’est presque comme si les lunettes comprenaient mes pensées ». Même si la réalité est un brin moins magique, force est de constater que cette fusion d’objets connectés, de smart eyewear et d’intelligence artificielle fait évoluer nos habitudes à vue d’œil.
La bataille mondiale des lunettes intelligentes : Alibaba face à Meta, Apple et ByteDance
Le lancement d’Alibaba ne se fait pas dans un vide technologique. Ce printemps, une tribune de The Information rappelait que « chaque géant de l’électronique lorgne sur la réalité augmentée ». Vous avez vu Xiaomi grignoter des parts avec des modèles abordables, tandis que ByteDance (maison-mère de TikTok) multiplie les annonces, et que Samsung, Apple et Google préparent eux aussi de nouveaux modèles.
- Meta continue de dominer la conversation avec ses Ray-Ban connectées
- Xiaomi vise l’entrée de gamme, séduit la jeunesse chinoise
- ByteDance, avec son ancrage social, attire les créateurs de contenu
- Samsung et Google font équipe pour lancer des lunettes dotées d’IA collaborative
Sueurs froides ou excitation collective ? Difficile à dire. Mais, selon l’étude semestrielle du cabinet TechView, la part de marché asiatique du smart eyewear a grimpé de 30 % entre 2023 et 2025, avec une adoption plus rapide que prévue chez les millenials urbains.
L’impact social et culturel des smart eyewear made in China
Au-delà de la pure technologie, un vrai débat naît sur le trottoir, dans les coworkings, jusque dans le métro. Que va changer cette innovation dans la vie quotidienne ? Un professeur de sociologie à Pékin, Wen-Qiang Du, m’expliquait lors d’un panel que « la lunette connectée, c’est d’abord un symbole de statut – qui, progressivement, devient un outil d’émancipation numérique ».
- Pour les étudiants : prise de notes en réalité augmentée, support pour les révisions collectives
- Pour les commerçants : gestion des stocks et des paiements au vol
- Pour les familles : tutorats, guides interactifs, mémos photos/vidéos des journées d’école
- Pour les seniors : rappels santé, orientation et accès facile aux urgences, tout en gardant l’esthétique d’une lunette classique
Dans ce paysage où l’assistant vocal fait presque figure de majordome invisible, la question de la vie privée et de la protection des données reste centrale. Certains experts, comme la chercheuse indépendante Lin Xia, appellent à un garde-fou législatif « à la hauteur de cette révolution des objets connectés ». Affaire à suivre sur notre site.
Vous avez eu l’occasion d’essayer ces lunettes ou d’autres modèles d’objets connectés en Asie ? Partagez vos retours et anecdotes : quelles surprises – bonnes ou mauvaises – avez-vous vécues avec cette nouvelle génération d’accessoires intelligents ? La discussion continue, toujours connectée.