J’ai vu, ce week-end sur le marché de Périgueux, un étal minuscule attirant plus de curieux que les autres : deux cageots de cèpes qui semblaient annoncer une saison naissante. Après un été sec, quelques poches d’humidité ont déclenché des Premières Récoltes encore timides mais porteuses d’espoir pour les amateurs et les vendeurs locaux.
Premières pousses en Périgord : entre retrouvaille et prudence
Sur les marchés du département, dont celui de Périgueux, des plateaux de champignons ont réapparu dès le dimanche 7 septembre. Des clients comme Francis Roux, connu localement, ont acheté des parts et évoquent déjà les préparations familiales.
Ces trouvailles restent pour l’instant ultra-localisées. Les pousses habituelles, souvent observées à la mi-août après des orages, n’ont pas eu lieu cette année à cause d’un été marqué par la sécheresse.
Ce constat place la cueillette sous le signe de la prudence : les plus anciens attendent des pluies plus régulières avant d’annoncer une vraie saison de Champis d’Excellence. Retrouvez aussi des informations locales pour les visiteurs depuis Sarlat.
Des cueilleurs expérimentés sur le terrain
J’ai rencontré Laurent, un retraité de Saint-Geyrac, qui dit avoir ramassé des quantités surprenantes la veille dans la forêt Barade, près de l’Herm. À deux, il affirme avoir rassemblé environ 60 kg, en s’appuyant sur des repères anciens qu’il appelle ses « mères ».
Il nuance toutefois son enthousiasme : la pluviométrie mesurée sur son secteur est faible, il évoque 55 mm recueillis alors qu’il estime qu’il en faudrait près de 80 mm pour une pousse généralisée. Ce manque d’eau se traduit par un mycélium peu actif.
Le geste de Laurent illustre le lien ancien entre savoirs locaux et Secrets de Dordogne : les repères du terrain restent essentiels pour anticiper la suite.
Voix d’acteurs : apiculteurs, association et propriétaires forestiers
Au marché, l’apiculteur Noël Bruneteau a décrit des endroits proches de Château-l’Évêque où les cèpes semblent « fleurir ». Il note aussi l’affluence au bord des routes : voitures garées là où la pousse a commencé.
Emmanuelle Chignat, qui dirige l’Association des cèpes du Périgord et représente des propriétaires, dresse un tableau nuancé. Elle confirme quelques débuts de pousse mais alerte sur la santé des forêts : l’été a fragilisé le couvert et le mycélium est moindre que d’habitude.
L’association ne prévoit pas d’ouverture officielle d’un marché contrôlé pour l’instant, même si une mise en place formelle pourrait se faire en 48 heures si la situation évolue. Ces voix locales traduisent l’attention portée aux équilibres entre cueillette, propriété forestière et filières locales.
Pour les visiteurs de la région, et notamment ceux qui passent par Sarlat, l’observation des arbres et du sol reste la meilleure boussole.
Calendrier et perspectives : attente d’un vrai redémarrage
Les récoltes massives sont traditionnellement attendues en automne, souvent en octobre ou novembre. Cette année, la pousse est qualifiée de tardive par plusieurs acteurs locaux. Certains espèrent une amélioration d’ici la deuxième semaine de septembre, d’autres redoutent que de nouvelles pluies trop fortes ne « lavent » le sol récemment fructifié.
À court terme, la situation reste oscillante : si les pluies s’installent sans excès, la filière pourrait connaître un regain. Si l’alternance chaleur-pluie se poursuit, la pousse restera dispersée.
Cette incertitude tient à la fragilité du réseau fongique, la Mycorhize du Périgord, qui a souffert durant l’été sec et conditionne la capacité des forêts gourmandes à produire.
Pour les curieux et les cueilleurs, n’hésitez pas à signaler vos trouvailles et à consulter les marchés locaux pour suivre l’évolution, notamment via Sarlat et les points de vente de la vallée.
Enjeux locaux : traditions, économie et santé des bois
La réapparition des cèpes touche autant la table que l’économie locale. Les étals sont le reflet des Saveurs du Périgord et rappellent l’attachement aux pratiques de cueillette et à la gastronomie régionale.
Au-delà du goût, la dynamique de cueillette interroge la gestion des forêts. Ces espaces, qualifiés par certains de Forêts Gourmandes, figurent parmi Les Trésors du Sous-Bois et nécessitent des soins pour préserver le Nature Périgourdine et la production future.
La situation actuelle met en lumière le fragile équilibre entre usage collectif et préservation : préserver le mycélium revient à protéger la ressource sur le long terme. Le témoignage de Laurent incarne cet enjeu : un savoir personnel au service d’une tradition partagée.
Pour suivre l’actualité des marchés et des cueillettes, et pour les visiteurs qui envisagent un séjour gourmand, consultez les infos locales via Sarlat et les offices du tourisme concernés.
Les Éclats de Forêt observés ces jours-ci sont la promesse d’une saison qui reste à confirmer. Entre anecdotes de terrain et observations d’experts locaux, le Périgord scrute le ciel et le sol, attentif à la prochaine vague de champignons qui pourra offrir de nouveaux instants de Cèpes & Tradition et de partage autour des Champis d’Excellence.
Si vous avez repéré des zones fructifiées ou des trouvailles, partagez votre expérience avec nous et contribuez aux retours de terrain pour mieux comprendre cette saison particulière.
Plus d’infos pratiques et repères touristiques : Sarlat, Sarlat, Sarlat.