J’ai vu Roy Lee sur la scène de Disrupt 2025, et j’ai entendu sa défense sans concession d’une stratégie qui met la colère au service du marketing. Son récit, centré sur Cluely, illustre comment le ragebait et le buzz marketing peuvent propulser une jeune pousse sous les projecteurs des réseaux sociaux.
Roy Lee de Cluely et la stratégie du ragebait pour le marketing viral des startups
Sur la scène de TechCrunch, Roy Lee de Cluely a résumé son credo : si vous n’êtes pas une entreprise de deep tech, vous devez concentrer vos forces sur la distribution. Il a insisté sur l’idée que l’attention est aujourd’hui la seule monnaie qui compte dans l’écosystème numérique.
Selon le compte rendu de Russell Brandom pour TechCrunch, Lee assume la provocation comme levier stratégique et affirme que sa voix — volontairement irritante pour beaucoup — est un moteur de visibilité. Cette posture a transformé des réactions négatives en engagement digital massif, au prix de controverses régulières.
Insight : la mise en scène de la controverse est, pour Lee, une tactique délibérée pour générer du signal dans un paysage saturé.
Comment Cluely a converti la colère en croissance : du buzz au financement
En avril, Cluely est devenue virale avec une affirmation provocante selon laquelle ses fenêtres indétectables pouvaient « help you cheat on anything ». Des services de surveil lanceurs d’examen ont rapidement montré que la prétention était inexacte, mais la polémique a déclenché une visibilité massive.
Le retentissement a attiré des investisseurs : la startup a levé $15 million auprès de a16z, démontrant que le growth hacking combiné à une stratégie de contenu tranchante peut transformer une controverse en carburant pour la croissance. Roy Lee refuse toutefois de diffuser des chiffres d’utilisateurs ou de revenus précis, concédant seulement « nous faisons mieux que prévu ».
Insight : une stratégie fondée sur le buzz marketing peut raccourcir la route vers le capital, mais elle repose sur un équilibre précaire entre promesse et réalité.
Stratégie de contenu, risques et enseignements pour les jeunes pousses
Roy Lee exhorte les fondateurs à penser la viralité comme une fonction produit : « concentrez-vous sur la distribution », dit-il, mais il reconnaît qu’une telle approche n’est pas universelle. Il souligne aussi que beaucoup d’ingénieurs n’ont pas le profil de créateurs de contenu, et que la recherche de la viralité demande un tempérament particulier.
Les retombées montrent les deux faces du modèle : gain d’attention rapide et exposition aux critiques publiques. La fake-claim sur l’indétectabilité a servi d’alerte sur les limites éthiques du ragebait et la fragilité de la confiance utilisateur. Pour les startups, l’enjeu est d’articuler stratégie de contenu et responsabilité afin d’éviter que le buzz marketing ne se retourne contre elles.
Insight : l’efficacité du marketing viral exige une gouvernance claire — dire vrai reste la meilleure police d’assurance contre un effondrement de confiance.
Pour compléter la mise en scène médiatique, un extrait du fil public illustre les réactions :
Insight : les réseaux sociaux amplifient les effets de loupe — chaque provocation génère une dynamique d’engagement digital qui peut servir la croissance ou consumer la réputation.
J’ai rencontré les échos de cette stratégie sur le terrain : entre admiration pour la capacité à capter l’attention et scepticisme face à des méthodes qui flirtent avec la controverse, le débat autour de Cluely résume une question centrale pour 2025 — jusqu’où une startup peut-elle pousser le récit sans sacrifier la confiance ?
