J’ai rencontré David, la trentaine, smartphone vissé à la main, qui ne quitte jamais TikTok et Grindr. Il ignorait que ces deux univers numériques pouvaient se croiser dans l’ombre. Un soir pluvieux, il a voulu exercer son droit d’accès sur ses données… et s’est retrouvé face à une découverte digne d’un thriller moderne : son activité sur l’application de rencontre était partagée, orientation sexuelle comprise, alors même qu’il n’avait rien signé pour cela. Ce cas, relayé par l’association NOYB, relance un débat houleux sur la confidentialité au cœur de notre quotidien numérique.
TikTok, Grindr et la surveillance de l’activité en ligne : le dessous des applis
Imaginez : vous swipez tranquillement en quête d’un match, sans soupçonner que, dans les coulisses, votre parcours photo, vos messages vocaux, voire vos préférences intimes deviennent des données exploitables. Une plainte explosive déposée par NOYB vise TikTok, Grindr, et l’intermédiaire publicitaire AppsFlyer. Le motif ? Surveillance non consentie de l’activité en ligne et récolte d’informations ultrasensibles.
Selon Kleanthi Sardeli, avocate chez NOYB, cette collecte bâtit un profil global très détaillé de chaque utilisateur. En 2025, près de 80 % des Français expriment leur inquiétude face à ce type de protection des données (source : Observatoire de la confidentialité numérique, mars 2025). Pourtant, rares sont ceux qui lisent chaque ligne des CGU avant de cliquer sur “accepter”.

Cet échange de données viole frontalement le RGPD, comme le rappelle NOYB. Car il ne s’agit pas d’un simple historique de recherches : cette analyse des données touche à la vie privée la plus intime.
Les applications de rencontre, nouvelle cible des géants des réseaux sociaux
Ce sont bien plus que des plateformes de flirt : elles deviennent des mines d’informations sur lesquelles se penchent réseaux sociaux et annonceurs. TikTok, accusé de siphonner les données issues de Grindr, s’inscrit dans une tendance globale où la sécurité numérique passe au second plan face à la monétisation des profils utilisateurs.
Une liste de pratiques à surveiller en 2025 :
- Suivi des swipes et interactions : chaque geste sur l’application de rencontre alimente un profil comportemental.
- Partage d’informations sensibles : orientation sexuelle, préférences et fréquence de connexion.
- Utilisation publicitaire croisée : ciblage de contenus ou de publicités sur d’autres plateformes, comme TikTok.
- Données revendues à des tiers : les partenaires d’analyse monétisent ensuite ces infos sans consentement.
Et vous, avez-vous déjà pris le temps de paramétrer chaque autorisation sur vos applis ? L’affaire NOYB rappelle qu’il ne suffit pas de désinstaller une application pour récupérer son anonymat. Pour aller plus loin sur la sécurité, lisez comment protéger son appareil des intrusions.
Les géants du numérique et la protection des données : où placer la limite ?
En posant la question à Julie Martin, responsable à la CNIL, elle compare la circulation de nos data à « un marathon sans ligne d’arrivée : il n’y a plus de rupture entre vie intime et vie numérique ». L’alerte lancée par NOYB dépasse TikTok ou Grindr : en 2025, la majorité des plateformes majeures cherchent à recouper notre activité en ligne pour affiner leur stratégie algorithmique et publicitaire.
Pour certains, comme David, le scandale fait office de déclic : « Après tout, il existe des solutions ! » Le recours à un VPN pour brouiller les pistes ou la création d’un profil limité sont devenus quasi indispensables à qui veut préserver sa sécurité numérique. NOYB, Max Schrems et ses confrères réclament d’ailleurs des sanctions exemplaires, à la hauteur des risques encourus par les particuliers.
Toujours pas convaincu ? L’exemple récent de Bouygues Telecom visé par une cyberattaque a dévoilé comment un simple défaut de vigilance pouvait affecter des milliers de vies.
La frontière se rétrécit entre service pratique et surveillance, entre algorithme bienveillant et collecte intrusive. La tendance va-t-elle s’inverser ? Rien n’est moins sûr — à moins que le citoyen numérique ne se dote enfin d’outils adaptés, voire d’une solide dose d’esprit critique. D’ailleurs, pourquoi ne pas consulter les alertes de la CNIL sur d’autres usages problématiques pour rester vigilant ?
Comment reprendre la main sur sa vie privée face à la surveillance invisible ?
Chaque échange, chaque “like” ou swipe sur une application de rencontre laisse une empreinte, et l’affaire TikTok soulève une question brûlante : sommes-nous condamnés à échanger notre vie privée contre du divertissement ?
Des initiatives citoyennes émergent, de la création de drives partagés plus sécurisés (découvrez comment optimiser vos outils numériques), à la maîtrise toujours plus fine des paramètres de confidentialité. Les associations pointent les limites, mais c’est à chacun de bâtir sa protection des données : surveiller les permissions d’accès, utiliser des outils de chiffrement, refuser le pistage publicitaire… La vigilance collective peut déplacer la ligne.
Pour ceux qui veulent creuser l’impact de la technologie sur notre quotidien, je recommande de découvrir une analyse approfondie sur la commodité numérique. Un terrain où la sécurité rejoint la simplicité… ou la menace.
Avez-vous été confronté à ce type de problématique ? Partagez-nous vos solutions, vos craintes et vos espoirs pour la confidentialité à l’ère des réseaux sociaux. Après tout, chaque témoignage éclaire les futurs choix collectifs.
