J’ai rencontré récemment Clara, consultante en cybersécurité passionnée de cryptomonnaie, dans un café parisien où la discussion tourne vite autour d’un sujet brûlant : la France s’apprête à bouleverser le quotidien de milliers de détenteurs de portefeuilles physiques. Avec l’adoption en commission d’un amendement à rebondissements, investisseurs et curieux s’interrogent : sommes-nous à l’aube d’une ère de contrôle renforcé sur les actifs numériques, ou d’un marathon bureaucratique ?
Imaginez le décor : le gouvernement, bien décidé à tracer la route vers une régulation aiguë, met les portefeuilles autohébergés – du fameux Ledger Made in France à l’application Metamask – dans sa ligne de mire. Mais quel est le vrai visage de cette mesure et que ressent-on sur le terrain, entre défiance et inquiétudes ? Découvrez cette avancée réglementaire où la ligne entre souveraineté et suspicion n’a jamais été aussi fine.
Crypto : la France sous le signe de la régulation des portefeuilles physiques
Dans les travées feutrées de l’Assemblée nationale, un amendement a surgi en décembre, mettant en lumière les portefeuilles dits “self-custody”. Derrière ce mot, il y a des profils très différents : étudiants blockchain, retraités convertis à la cryptomonnaie et entrepreneurs du numérique. Tous ont un point commun : ils détiennent eux-mêmes leurs clés d’accès, sans tiers de confiance.
Selon la Cour des comptes, cette zone grise de la fiscalité profiterait à la fois aux passionnés honnêtes et, malheureusement, aux fraudeurs. Résultat ? La proposition vise à obliger les Français à déclarer tous leurs portefeuilles physiques dont la valeur dépasse 5000 euros, sous peine d’être considérés comme des comptes financiers classiques. Pour Clara, cette perspective transforme un espace de liberté numérique en un périmètre surveillé.

Sécurité ou risque pour les investisseurs : la bataille autour de l’identification des utilisateurs
Ce sont les motifs derrière l’amendement qui divisent le plus. Officiellement, la lutte contre le blanchiment mais aussi l’identification des utilisateurs sont avancées comme urgences nationales. Pourtant, il suffit d’un tour sur X (ex-Twitter) pour sentir la crispation. Les opposants redoutent que la centralisation des données expose les porteurs de cryptomonnaies à des vols, voire à des agressions ciblées.
Récemment, l’histoire du cofondateur de Ledger, David Balland, kidnappé, a défrayé la chronique : preuve que les actifs numériques fascinent autant qu’ils inquiètent quand il s’agit de sécurité. Côté autorités, on insiste que cette mesure serait un pas logique vers plus de transparence sur la blockchain, déjà partiellement encadrée par le règlement européen MiCA. Mais selon Eric Larchevêque, la déclaration annuelle réclamée devient une intrusion dans la vie privée, loin de la simple lutte antidélit financier.
Régulation, fiscalité et quotidien des utilisateurs : le grand basculement
Ce qui frappe, c’est la réapparition d’une vieille inquiétude : voir l’innovation bridée par la bureaucratie. Si l’amendement est ratifié dans la loi, il faudra signaler la valeur totale de son portefeuille physique, même sans opération taxable. La perspective inquiète ceux qui prônent un internet décentralisé et anonyme.
Pourtant, certains saluent la volonté de clarifier la fiscalité. « Jusque-là, explique Julie Martin, analyste indépendante du secteur, de nombreux Français pensaient qu’un wallet physique échappait au regard du fisc – ce ne sera bientôt plus le cas. » L’Europe avance aussi, avec la directive DAC 8, qui traitera bientôt les exchanges étrangers comme des banques, en transmettant les données clients aux administrations fiscales. Mais où placer le curseur entre confiance dans l’État et crainte d’une surveillance maladroite ?
Petit détour qui en dit long : c’est la France qui avait aussi innové en ouvrant la vente de crypto chez Banque Populaire ou Caisse d’Épargne. L’heure n’est donc pas qu’à la répression, mais aussi à l’intégration de la cryptomonnaie dans les usages courants.
Enjeux pour les portefeuilles physiques en France : comprendre les risques et rester acteur
Les discussions ne manquent pas autour des conséquences concrètes sur le quotidien. Que faut-il retenir si vous aussi, vous détenez des actifs numériques façon « self-custody » ?
- La déclaration obligatoire ne concerne que les portefeuilles de plus de 5 000 €.
- L’État souhaite connaître la valeur vénale, même sans transaction récente.
- Les modalités pratiques seront déterminées par décret prochainement.
- La centralisation de ces déclarations suscite de vives craintes sur la sécurité des données et le ciblage des détenteurs.
- La régulation crypto française cherche à aligner portefeuilles physiques et comptes bancaires traditionnels.
- Le débat reste ouvert, notamment sur le risque d’exposer davantage les particuliers à des cyberattaques ou à des risques physiques.
Et si l’on regarde plus loin, chaque détenteur doit se préparer à un univers où la transparence sera la norme. Faut-il aujourd’hui revoir ses stratégies de protection, diversifier ses méthodes de stockage ou simplement mieux suivre les recommandations du secteur ? Si vous ne l’avez pas déjà fait, découvrez ce que le fonctionnement des comptes traditionnels peut vous apprendre en matière de sécurité.
L’actualité crypto en France, c’est aussi cette course entre innovation et ajustements réglementaires. Pour en prendre la mesure, garder un œil sur les nouvelles interfaces et tendances numériques pourra vous donner une longueur d’avance dans la compréhension des enjeux à venir.
Envie d’approfondir ? Testez votre œil critique avec le panorama sur l’impact écologique des technologies ou initiez-vous à l’univers du minage de Bitcoin – chaque facette compte pour dessiner le futur de la crypto, en France et ailleurs.
