L’accouchement est un moment unique dans la vie d’une femme, mais également un processus qui peut parfois sembler interminable. De nombreuses femmes se demandent s’il existe des moyens naturels d’accélérer le travail lorsque celui-ci tarde à se mettre en route ou traîne en longueur. Heureusement, il existe effectivement plusieurs astuces naturelles qui peuvent stimuler les contractions utérines et favoriser la dilatation du col de l’utérus.
Dans cet article, nous allons passer en revue différentes techniques traditionnelles transmises de génération en génération, mais également des conseils validés scientifiquement pour accélérer le processus naturel de l’accouchement.
Attention : aucune de ces méthodes ne permet de garantir un accouchement plus rapide. Chaque femme et chaque accouchement est unique. Il est donc essentiel d’écouter les recommandations de votre médecin ou sage-femme avant d’essayer l’une de ces techniques.
Rester hydratée
Boire beaucoup d’eau pendant le travail est essentiel pour :
- Stimuler les contractions utérines
- Donner de l’énergie et soutenir les efforts intenses de cette période
- Éviter la déshydratation qui peut ralentir le travail
Si les contractions semblent faibles ou irrégulières, il peut être utile de boire un ou deux grands verres d’eau pour activer le processus naturel. Attention toutefois à ne pas boire une trop grande quantité d’un coup au risque de vomir sous l’effet des contractions.
Rester active
Rester debout et active pendant le travail permet :
- D’aider le bassin à bien s’ouvrir
- La gravité de faire descendre le bébé, exerçant ainsi une pression sur le col de l’utérus
- De stimuler les contractions utérines
Vous pouvez par exemple marcher, monter des escaliers, faire du yoga ou tout simplement rester debout et vous balancer. Si vous vous sentez fatiguée, n’hésitez pas à vous reposer entre les contractions.
Avoir des relations sexuelles
Sous réserve de l’accord de votre médecin, avoir un rapport sexuel peut accélérer le travail. En effet, l’orgasme et le sperme libèrent des hormones qui déclenchent les contractions :
- L’ocytocine : l’hormone de l’amour et de l’attachement qui stimule les contractions utérines
- La prostaglandine : contenue dans le sperme, elle assouplit le col de l’utérus
Attention, cette méthode ne fonctionne que si le col est déjà bien préparé. Elle peut même être déconseillée en cas de fragilité du col ou de menace d’accouchement prématuré.
Stimuler vos mamelons
La stimulation manuelle des mamelons entraîne la libération d’ocytocine et augmente l’activité utérine, ce qui peut déclencher ou intensifier les contractions. Vous pouvez stimuler vos mamelons :
- Avec vos doigts
- A l’aide de votre partenaire
- Avec un tire-lait manuel
Pratiquez cette stimulation mammaire pendant au moins 1h par jour à partir de la 37ème semaine de grossesse pour un effet optimal.
Utiliser un ballon de grossesse
Le ballon de grossesse est un accessoire idéal pour :
- Soulager les douleurs lombaires si fréquentes en fin de grossesse
- Assouplir les ligaments et muscles du bassin
- Aider le bébé à bien se placer dans le bassin maternel
- Favoriser la dilatation du col grâce aux mouvements de balancier
Asseyez-vous sur le ballon et effectuez des rotations du bassin d’avant en arrière et de gauche à droite. Vous pouvez également faire de légers rebonds ou vous balancer.
Se relaxer
Le stress et l’anxiété peuvent considérablement ralentir le processus de l’accouchement. Prendre le temps de vous détendre permettra :
- De réduire les tensions musculaires qui bloquent la progression
- De favoriser la sécrétion d’ocytocine
- De reposer votre corps entre les contractions
N’hésitez pas à :
- Prendre un bain chaud
- Écouter de la musique apaisante
- Pratiquer la sophrologie ou la méditation
- Demander un massage à votre partenaire
Consommer des aliments déclencheurs
Certains aliments auraient des vertus pour déclencher les contractions ou assouplir le col de l’utérus. Les plus connus sont :
- Les dattes : riches en ocytocine naturelle, à consommer à partir de la 36ème semaine (6 dattes par jour)
- L’ananas frais : il contient de la bromélaïne, une enzyme qui assouplit le col
- Les plats épicés : ils stimulent l’intestin et augmentent l’activité utérine
Attention, en cas de diabète gestationnel, demandez l’avis de votre médecin avant de consommer des aliments sucrés comme les dattes. Et ne tombez pas dans l’excès d’épices si votre estomac y est sensible !
Pratiquer l’acupuncture
Des études ont montré que l’acupuncture pouvait contribuer à :
- Assouplir et stimuler le col de l’utérus
- Favoriser la bonne position du bébé
- Déclencher les contractions
Pour un effet optimal, consultez un praticien spécialisé dans l’acupuncture obstétricale à partir de la 37ème semaine de grossesse et continuez les séances jusqu’au jour J !
Opter pour l’homéopathie
Certains remèdes homéopathiques peuvent préparer le col de l’utérus et faciliter le déclenchement spontané du travail lorsqu’il est prescrit par un professionnel de santé.
Les principales indications sont :
- Caulophyllum thalictroides : agit sur les contractions utérines
- Actea racemosa : soulage les douleurs du début de travail
- Arnica Montana : réduit la fatigue et soutient l’organisme
En complément, d’autres remèdes peuvent être prescrits en fonction de votre état général et de l’avancement du travail.
Recourir à l’aromathérapie
Attention, toutes les huiles essentielles ne sont pas recommandées pendant la grossesse et le travail ! Mais utilisées à bon escient par un professionnel, certaines peuvent soutenir le processus.
On peut notamment utiliser :
- L’HE de lavande officinale, appliquée localement pour détendre
- L’HE d’encens oliban, pour réguler les contractions
- Le mélange HE ravintsara et camomille romaine, pour défatiguer
Les HE doivent toujours être suffisamment diluées et utilisées ponctuellement sous surveillance médicale. Et n’oubliez pas : le nez des femmes enceintes est très sensitif, donc même une odeur trop forte peut être mal tolérée !
Recourir à l’ostéopathie
Des manipulations pratiquées par un ostéopathe spécialisé en périnatalité peuvent contribuer à :
- Assouplir le bassin et faciliter la rotation du bébé
- Relâcher les tensions musculaires et dénouer d’éventuelles compressions
- Équilibrer le système nerveux et hormonal
- Préparer le corps à l’expulsion
Pour un effet optimal, prévoyez 3 à 5 séances d’ostéopathie en fin de grossesse, dont une à la 37ème semaine.
Faire un décollement des membranes
Appelé plus communément « décollement », « balayage » ou « stripping » en français, cette technique médicale peut être pratiquée à partir de la 39ème semaine de grossesse si le col est suffisamment préparé, mou et raccourci.
Le principe ? Le médecin ou la sage-femme introduit 1 ou 2 doigts dans le col de l’utérus et décolle doucement la poche des eaux des parois du col. Cela déclenche la sécrétion de prostaglandines qui prépare le col à se dilater.
70% des patientes entrent en travail dans les 48h suivant cette technique. Un deuxième décollement peut être pratiqué si le premier n’a pas suffi à déclencher le travail.
Quand s’inquiéter d’un travail lent ?
Chaque accouchement étant unique, il n’y a pas de durée « normale » du travail. Cependant, quelques éléments doivent vous alerter :
- Pas de progression de la dilatation depuis 2 heures
- Sensation de fatigue intense
- Impression de ne pas « tenir le coup »
- Baisse inquiétante des battements cardiaques du bébé
Si vous ressentez l’un de ces signes, parlez-en à votre médecin ou votre sage-femme. Un travail très lent peut parfois nécessiter une intervention médicale comme une perfusion d’ocytocine artificielle, voire une césarienne en cas d’épuisement complet ou de souffrance fœtale.
Gardez à l’esprit que la durée moyenne d’un travail dépasse rarement les 12 heures pour un premier bébé. Au-delà le corps maternel est souvent épuisé.
Quand déclencher médicalement le travail ?
L’équipe médicale peut parfois prendre la décision de déclencher artificiellement le travail dans les situations suivantes :
- A partir de 41 semaines de grossesse : risque accru de complication au-delà
- Retard de croissance du fœtus constaté à l’échographie
- Diabète gestationnel mal équilibré
- Hypertension artérielle ou pré-éclampsie
- Rupture prématurée des membranes sans début de travail
- Antécédents de mort in utero
Le déclenchement artificiel le plus fréquent consiste en l’administration d’ocytocine en perfusion pour provoquer des contractions. D’autres techniques comme l’insertion de sondes ou gels dans le col peuvent également être utilisées.
Ces méthodes sont utilisées à bon escient lorsqu’il existe un risque maternel ou fœtal à laisser évoluer la grossesse. Elles ne doivent pas être banalisées ni utilisées pour des raisons de « confort ».