J’ai vu l’intervention de très près, dès l’aube, et j’ai entendu la peur et la surprise des habitants du Bas-Chamiers. Lundi 29 septembre, une opération menée par le Raid de Bordeaux et des policiers de Périgueux a abouti à des perquisitions et à des gardes à vue dispersées entre Périgueux, Bergerac et Brive. Le coup de filet interroge sur l’envergure du trafic et sur la coordination des services locaux.
Opération d’assaut au pied d’un HLM : perquisition après perquisition
J’ai vu des véhicules banalisés se stationner près de la cité Jacqueline-Auriol, au Bas-Chamiers, peu avant 6 heures. Une quinzaine d’hommes vêtus de noir et cagoulés ont forcé l’entrée d’un appartement au rez-de-chaussée en utilisant un bélier.
Dans le logement vivait un couple dans la trentaine et leur enfant de cinq ans. L’homme, décrit comme probablement en situation irrégulière, a été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête portant sur la présence présumée de cocaïne. Les policiers ont procédé à des perquisitions et ont saisi des sommes d’argent et des quantités de produits, selon les éléments disponibles. Une Audi a aussi été mise sous scellés.
La porte fracturée a été réparée une heure plus tard avec une plaque de bois clouée sur le battant. Le Parquet a refusé de communiquer sur le nombre précis d’interpellations et sur les quantités saisis, laissant des questions sur l’ampleur réelle du réseau démantelé.
Ce matin-là, la Préfecture de la Dordogne et les services de Sécurité publique ont vu se rappeler l’étendue des enjeux de lutte contre le narcotrafic sur le département.
Témoignage d’une résidente : du sommeil interrompu à l’incompréhension
J’ai rencontré une voisine qui, réveillée par des bruits, pensait d’abord à un déménagement. Elle décrit l’arrivée des forces comme « sortie d’un film ». Plus tard, elle a vu un agent clouer une planche sur la porte abîmée. Son étonnement illustre le sentiment d’insécurité mêlé à la routine d’un quartier populaire.
La scène met en lumière la fracture entre la vie quotidienne et les opérations de police spécialisées, et pose la question de la prise en charge des familles touchées lors de telles interventions.
Interpellations aux Mondoux : l’enquête s’étend à Saint-Georges
Au même moment, une trentaine d’agents de Périgueux procédaient à des arrestations aux Mondoux, dans le quartier Saint-Georges. Trois personnes ont d’abord été appréhendées, puis d’autres suspects — y compris des femmes — ont été interpellés les 30 septembre et 1er octobre.
Ces actions montrent une volonté d’attaquer le trafic à plusieurs niveaux du département. Les forces locales ont agi en coordination, et des gardes à vue ont été réparties entre les commissariats de Périgueux, Bergerac et Brive, ce qui traduit la portée de l’enquête au-delà de la seule agglomération périgourdine.
L’opération renvoie aussi à des enjeux judiciaires locaux : la suite des investigations dépendra des actes d’enquête et des décisions de la Justice française.
Coordination nationale et résonance locale
J’ai entendu des élus locaux évoquer la nécessité d’une coopération étroite entre services spécialisés. Le Raid et la Police nationale étaient au premier plan de l’action ; au niveau national, la lutte contre les stupéfiants mobilise aussi la Douanes françaises et l’Office anti-stupéfiants, comme en témoignent des opérations spectaculaires ailleurs sur le territoire.
Pour replacer l’événement dans un cadre plus large, on peut rappeler d’autres affaires médiatisées, allant de dossiers de corruption au sein de forces de l’ordre à des saisies massives en ports français, qui montrent la diversité des interventions nécessaires. Voir par exemple des enquêtes récentes sur des cas de corruption dans la police (enquête sur des agents mis en cause) ou des interceptions de cargaisons à grande échelle (saisie près de Dunkerque), qui illustrent la variété des fronts ouverts par l’État.
Ces références soulignent que l’opération en Dordogne s’inscrit dans une stratégie nationale pilotée par le Ministère de l’Intérieur, qui vise à renforcer la présence des unités spécialisées et la coopération entre acteurs judiciaires et administratifs.
Conséquences pour le quartier et perspectives judiciaires
Sur le terrain, les habitants attendent des garanties : protection des familles exposées, suivi social pour l’enfant présent lors de l’intervention, et transparence sur l’issue des gardes à vue. J’ai constaté une forte curiosité et une demande d’explications auprès des services municipaux.
La Brigade anti-criminalité et d’autres unités judiciaires locales pourraient être sollicitées pour approfondir les investigations. Le dossier illustrera la complémentarité entre forces spécialisées et acteurs judiciaires, et mettra à l’épreuve les dispositifs de suivi post-intervention.
Ce que retient le quartier : une opération spectaculaire, des saisies et des interrogations sur l’organisation du réseau découvert, et la promesse d’une instruction menée par la Justice française pour faire la lumière sur les faits.
Pour replacer cet épisode dans un fil plus large, on peut se reporter aux enquêtes nationales et aux précédents locaux, et suivre l’évolution de l’affaire via les prochains actes judiciaires et communiqués de la préfecture.
Pour approfondir le contexte national et les précédents, lire aussi cet article et ce reportage, qui montrent d’autres facettes de la lutte antidrogue en France.