J’ai vu des tracts et des messages circuler dans les petites rues de la Dordogne cet été. J’ai entendu dire qu’une manifestation est annoncée à Sarlat pour le mercredi 10 septembre, mais le reste du département reste pour l’instant dans l’attente.
Mobilisation générale en Dordogne le 10 septembre : lieux annoncés et tonalité locale
Sur place, le rendez-vous confirmé se situe au rond-point de Madrazès, à 9 h 30, à Sarlat. Les organisateurs locaux expliquent que le mouvement, né sur les réseaux sociaux durant l’été, se veut transversal et lie revendications sociales et écologiques.
Le tract de présentation distribué localement dénonce la logique des politiques nationales depuis l’arrivée de la majorité actuelle, en pointant une montée des inégalités et des atteintes à l’environnement. Les initiateurs sarladais se présentent comme un collectif mêlant acteurs engagés pour la biodiversité, la justice sociale, les droits des minorités et les luttes féministes.
Qui organise et quelles étiquettes ?
Le mouvement local est d’abord composé de collectifs non institutionnels. Les organisateurs refusent d’être enfermés dans une seule couleur politique et listent des engagements allant de l’écologie aux droits LGBTQIA+, en passant par la lutte contre toutes les formes d’oppression.
La genèse sur les réseaux a aussi alimenté les soupçons et les rumeurs : certains avaient d’abord cru à une récupération par l’extrême droite, avant que les porte-parole sarladais ne revendiquent un profil résolument pluraliste. À Bergerac, des forces de gauche ont déjà annoncé un soutien officiel au mouvement.
Sur le plan national, le débat inclut des formations politiques comme La France Insoumise et le Parti Communiste Français, ainsi que des collectifs type ATTAC, qui apparaissent dans les conversations sur la mobilisation. Cette diversité explique en partie la difficulté d’obtenir des interlocuteurs uniques au niveau local.
Position des syndicats en Dordogne : entre prudence et soutien
Les syndicats ont pesé leurs mots. La Confédération paysanne départementale a décidé de soutenir l’appel, déclarant une décision prise de façon collégiale et exprimant la volonté de rassembler au-delà des étiquettes habituelles. Le syndicat agricole estime qu’il faut laisser l’expression citoyenne se déployer et s’ouvrir aux convergences.
La CGT Dordogne se montre réservée face à la nature hétérogène de l’appel. Son secrétaire départemental a rappelé que l’organisation d’une manifestation nécessite des interlocuteurs et un cadre, et que la CGT pourrait intervenir si aucune structure ne se manifeste pour organiser les actions locales.
La CFDT affiche de son côté du respect pour cette expression citoyenne mais exclut de se joindre au mouvement : certaines méthodes proposées, comme la désobéissance civile ou le blocage généralisé, ne correspondent pas à ses pratiques. Force Ouvrière (FO) n’est pas opposée et annonce un préavis de grève à partir du 1er septembre, tout en appelant à une mobilisation plus large le 18 septembre décidée au plan intersyndical.
Les sigles Solidaires, FSU, UNSA et SUD reviennent également dans les discussions nationales autour du 10 septembre, même si leur position précise dans le département n’est pas encore connue.
Quels effets locaux attendre et quelles précautions ?
À Périgueux, aucune annonce officielle n’a été publiée au moment où nous écrivons. L’absence de relais syndicaux clairement identifiés rend la communication locale plus floue, ce qui complique les prévisions sur l’ampleur des rassemblements.
Les précédentes mobilisations montrent qu’un mouvement national peut produire des perturbations ponctuelles des transports et des services. Un exemple hors département illustre les conséquences possibles : un incendie d’un poste d’aiguillage a presque stoppé le trafic ferroviaire pendant deux semaines à Tours, un rappel que les conséquences logistiques peuvent être lourdes.
Les élus locaux et les mairies suivent la situation. Les rapports entre administrations, services de l’État et organisateurs détermineront en grande partie la tenue et la sécurité des rassemblements, comme l’ont montré d’autres épisodes de mobilisation en province.
Convergences locales et mémoire des mobilisations
Sur le terrain, la colère sociale s’est accumulée après les annonces budgétaires récentes au sommet de l’État. Les revendications mêlent demandes de justice fiscale et de protection sociale, évoquant des dossiers antérieurs où agents publics et citoyens ont manifesté leur exaspération face à des réformes perçues comme défavorables.
Des initiatives locales, parfois liées au monde agricole ou associatif, cherchent à traduire cette colère en actions concrètes. On retrouve des échos de luttes passées dans le département, et des ressources documentaires montrent comment syndicats, associations et collectifs ont déjà su converger dans d’autres contextes régionaux.
Ce qui se profile pour le 10 septembre en Dordogne reste donc une combinaison d’initiatives citoyennes, de prises de position syndicales inégales et d’un cadre public encore à construire.
Pour mieux comprendre les précédents et s’informer, plusieurs articles de terrain et d’archives peuvent servir de point de comparaison, notamment sur des mobilisations locales ou des problématiques rurales liées à la défense des agriculteurs et à la vie des communes.
Partagez votre expérience si vous comptez participer ou si vous avez assisté à des rassemblements similaires : votre témoignage aidera à mieux cartographier l’ampleur et la tonalité de ce mouvement en Dordogne.
Sources et lectures complémentaires : Faut-il assurer une voiture immobilisée ?, Trafic ferroviaire à l’arrêt à Tours, Mobilisations agricoles locales, Réactions des fonctionnaires, Les maires de France en alerte.