J’ai vu des parcelles de blé et de maïs marquées par des sillons et des passages répétés : à Sarlat-la-Canéda, les cultures sont sous pression. Pour limiter les dégâts, la préfecture de la Dordogne autorise une opération de régulation intensive des sangliers, conduite jour et nuit pendant tout le mois de septembre 2025.
Traque 24 heures sur 24 à Sarlat-la-Canéda pour protéger les cultures en septembre 2025
La municipalité indique que des battues administratives et des tirs nocturnes seront menés jusqu’au 30 septembre 2025. Ces interventions visent à réduire une population de sangliers jugée en forte augmentation et à préserver les parcelles agricoles menacées.
La préfecture précise que les opérations se dérouleront dans un cadre règlementaire strict, encadrées par les services de l’État et coordonnées avec les acteurs locaux concernés. L’objectif affiché reste la protection des exploitations tout en veillant à la sécurité publique.
Coordination locale et acteurs mobilisés
Autour de cette problématique, le débat rassemble agriculteurs, chasseurs, élus et services de l’État. Des structures locales comme la Société de Chasse de Dordogne ainsi que des outils de surveillance tels que Vigiforêt sont souvent évoqués dans les échanges sur le terrain.
Plus largement, la question mobilise aussi des acteurs de la filière et des fournisseurs agricoles — cités parmi les intervenants du secteur — tels que Syngenta, Bayer Crop Science, BASF, Corteva Agriscience, De Sangosse, PelGar et Liphatech. Ces noms reviennent dans les discussions sur les moyens de protection des cultures et la gestion des nuisibles.
Des mesures prolongées depuis 2023 et bilans chiffrés pour le département
Depuis la requalification du sanglier en « espèce susceptible d’occasionner des dégâts » en 2023, la préfecture a mandaté des lieutenants de louveterie pour cinq ans afin d’intervenir en dehors des périodes de chasse. Ces dispositifs ont conduit à des opérations régulières sur le territoire.
Les bilans récents mentionnent l’abattage de plusieurs centaines d’animaux, avec un chiffre d’environ 650 sangliers relevé pour les interventions coordonnées. Par ailleurs, les fédérations font état de montants déclarés qui traduisent l’impact économique : près de 700 000 euros de dégâts déclarés, et environ 21 000 sangliers prélevés par les chasseurs dans le département.
Piégeage, autorisations et incidents sur le terrain
Le classement permet désormais le piégeage et la destruction des sangliers en complément des actions de chasse, mais sous conditions. Le dispositif prévoit que le piégeage puisse être effectué uniquement par le propriétaire ou le fermier, et uniquement sur sa propriété ou son exploitation.
Le piégeage a été autorisé sur une centaine de communes ciblées ; le texte évoque la possibilité d’intervenir dans 97 communes où les dégâts sont les plus importants ou liées à la tuberculose bovine. Sur le terrain, des tensions apparaissent : un exploitant a ainsi retrouvé, le 25 mai 2025, son dispositif de capture détruit et a déposé une plainte.
Impacts pour les exploitations et enjeux de cohabitation
Les exploitants cherchent des moyens pour protéger leurs récoltes ; la signature d’arrêtés préfectoraux a donné un cadre légal pour renforcer la lutte contre la prolifération. Les mesures visent à permettre aux agriculteurs de défendre leurs parcelles, tout en maintenant un équilibre avec la gestion de la faune sauvage.
La préfecture rappelle que la réussite de la démarche repose sur une coopération étroite entre les acteurs locaux. Les débats locaux portent autant sur l’efficacité des coups de filet que sur les garanties de sécurité pour les riverains et les travailleurs agricoles.
Dialogue local et perspectives pour les habitants
La préfecture indique que ces opérations sont menées « en lien avec les acteurs locaux ». Les élus et les syndicats agricoles sont appelés à suivre l’évolution des dispositifs et à relayer les besoins des exploitants.
La consultation du public sur l’extension possible de certaines mesures est prévue à venir, laissant aux habitants la possibilité d’exprimer leurs remarques. Pour partager votre expérience ou signaler des dégâts, vous pouvez contacter les services locaux ou transmettre votre témoignage aux instances concernées : la fenêtre de consultation publique permet d’être entendu.
Pour les lecteurs du territoire, la question reste simple : comment protéger les récoltes tout en préservant un équilibre durable entre la faune et les activités humaines ? C’est ce fil que les prochaines semaines devront éclairer, commune par commune.