J’ai assisté à une scène improbable cette semaine dans un petit salon du centre-ville : une joyeuse bande d’amis installée devant sa télévision, éclatant de rire, non devant Netflix ou HBO, mais en regardant une création née de leurs improvisations… générée par une intelligence artificielle. C’est ça, l’effet Showrunner : ce nouveau service renverse les codes du divertissement, où chacun devient le scénariste – et le réalisateur – de sa propre série. Alors que l’industrie audiovisuelle se frotte les yeux face à cette innovation, une question brûle les lèvres : les téléspectateurs veulent-ils vraiment prendre la main sur la création ? Ou s’apprêtent-ils à écrire un nouveau chapitre dans l’histoire de la télévision ?
Showrunner : quand l’intelligence artificielle met la télévision à l’envers
J’ai rencontré Hugo, passionné de séries, devant son écran, curieux de tester la promesse de Showrunner : devenir auteur le temps d’un épisode. L’idée ? Il suffit de rentrer une idée – « et si deux pandas devenaient agents secrets ? » – pour que la plateforme donne vie en quelques minutes à une séquence animée, prête à être partagée sur YouTube ou TikTok.
Ce n’est pas qu’un gadget d’informaticiens. En quelques jours, plusieurs communautés en ligne se sont formées autour de la création collaborative de contenus, chacun peaufinant dialogues, décors ou rebondissements. Selon Edward Saatchi, fondateur de Fable Studio, plus de 7 000 idées de scènes ont été générées pendant les phases de test, preuve d’un engouement inédit.
- Créativité sans limites : chaque utilisateur se glisse, sans formation, dans la peau d’un showrunner.
- Partage simplifié : les créations passent instantanément de la plateforme aux réseaux sociaux.
- Animation accessible : priorité donnée aux images animées, pour éviter les litiges sur l’image réelle.
- Accès gratuit temporaire : génération de scènes sans frais les premières semaines, puis offre payante mensuelle.
Prenez une minute et imaginez : vous revisitez l’univers de vos séries cultes ou inventez des épisodes farfelus avec vos amis. Qui aurait cru qu’un salon modeste deviendrait un studio de télévision miniature ?
Une plateforme qui fait du spectateur un créateur innovant
À la différence des grands studios, Showrunner inverse la logique : ici, c’est le téléspectateur qui propose, teste et partage. Cela ouvre la porte à une myriade de nouveaux talents, avec zéro barrière technique. Plusieurs tendances se dégagent chez les premiers utilisateurs :
- Expérimentation narrative : nombreux sont ceux qui tentent des intrigues absurdes ou décalées.
- Fan-fiction revisitée : une large part des créations s’inspire d’univers déjà connus.
- Micro-communautés actives : des échanges d’astuces et de scripts s’organisent sur Discord ou Reddit.
- Divertissement familial : parents et enfants co-écrivent des épisodes pour le goûter ou le week-end.
À ce rythme, on comprend rapidement pourquoi la création de contenu interactif attise la curiosité… et parfois l’inquiétude des grands acteurs de la télévision traditionnelle. Le mot d’ordre : l’innovation est entre vos mains.
L’offre Showrunner : modèle économique, sécurité et ambitions
J’ai échangé avec Léa, développeuse, qui s’inquiétait pour la sécurité et la monétisation. Les créateurs de Showrunner le savent : il faut imposer des limites claires. La plateforme démarre gratuitement, puis propose un abonnement de 10 à 20 dollars mensuels pour obtenir des crédits et produire jusqu’à une centaine de scènes.
- Abonnement flexible : paiement mensuel pour accéder à des scripts illimités.
- Visionnage ouvert : aucun coût pour consulter ou partager les scènes produites.
- Garde-fous imposés : contrôle et modération pour éviter les dérives (plagiat, contenus inappropriés).
- Ambition XXL : négociations en vue pour exploiter des franchises cultes, comme Disney.
La sécurité reste le nerf de la guerre. Des processus automatiques surveillent désormais la génération d’épisodes pour détecter toute infraction aux droits ou tout propos litigieux. Ces précautions rassurent autant les utilisateurs inquiets que les majors fébriles.
Vers une nouvelle culture du divertissement : bluff ou révolution ?
Quand je demande à Karim, étudiant cinéphile, ce qu’il attend de Showrunner, il répond cash : « J’ai envie de voir ce que la communauté invente ! ». Derrière l’enthousiasme, un défi apparaît clairement : l’intelligence artificielle n’excelle pas encore à raconter une grande intrigue sur plusieurs épisodes, comme le ferait une série classique.
- Limitation actuelle : IA plus à l’aise avec l’épisodique, moins avec les histoires « fil rouge ».
- Genres privilégiés : sitcoms, parodies, aventures spatiales ou policières.
- Grand public cible : rendu cartoon, humour et accès familial en priorité.
- Premiers concepts phares : « Exit Valley » (humour Silicon Valley) et « Everything Is Fine » (couple en univers parallèle).
Le secteur, à l’image de l’Histoire de la télévision lors de la naissance du streaming, cherche encore ses marques. Showrunner a réussi son pari : transformer le spectateur passif en acteur d’un nouvel âge d’or de la création audiovisuelle.
Vous avez déjà eu envie d’imaginer la suite de votre série favorite ? La prochaine scène culte pourrait bien sortir de votre salon. À vous de voir, ou plutôt… de créer.