J’ai vu, à Busserolles, un couple britannique confronté à une procédure qui menace leur vie installée en Périgord vert. Kimberley et Stuart contestent une obligation de quitter le territoire et disent subir des pressions ressenties comme « inadmissibles » tandis que leur avocat a saisi le tribunal administratif.
Dordogne : un couple britannique de Busserolles menacé d’expulsion
Le 17 mars 2025, la préfecture de la Dordogne a refusé de renouveler les titres de séjour qui avaient permis au couple de s’installer en France en 2023. Ils ont reçu une OQTF leur donnant trente jours pour partir, au motif d’un manque de revenus.
Leur défenseur, Me Marco de Sousa, a déposé un recours auprès du tribunal administratif de Bordeaux le 17 avril. Cette démarche a, selon l’avocat, suspendu l’exécution de l’OQTF jusqu’à nouvel ordre — mais le couple reste assigné à résidence.
Des mesures procédurales dénoncées par l’avocat
Me Marco de Sousa affirme que Kimberley et Stuart subissent des contraintes « particulièrement contraignantes » liées à une assignation à résidence. Il relève aussi une procédure anormale : une convocation transmise par SMS pour une notification en gendarmerie à Nontron, ce qui, selon lui, contrevient au Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit des étrangers.
Pour l’avocat, ces pratiques traduisent une pression psychologique qui s’ajoute à la menace d’expulsion. La préfecture de la Dordogne n’a pas répondu aux sollicitations de la presse locale sur ce dossier.
Une intégration tangible : le gîte et la ferme pédagogique menacés
Le couple a créé le gîte « Champs de rêve » et inauguré une ferme pédagogique où ils élèvent poules, chèvres et porcelets. Leur projet est cité par l’avocat comme preuve d’une intégration effective à la vie locale.
Les soutiens venus du village montrent que l’affaire dépasse le cas individuel : c’est aussi une question d’activité économique rurale et de lien social. La disparition possible du gîte ferait perdre un point d’accueil et d’animation dans ce coin du Périgord vert.
Quelle procédure légale et quels recours pour le couple ?
Le recours devant le tribunal administratif de Bordeaux suspend la mise à exécution de l’OQTF, ce qui laisse ouverte la voie juridictionnelle. L’avocat met en avant le respect du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit des étrangers pour contester les modalités de notification et l’assignation à résidence.
Au plan local, la situation soulève des questions sur l’application des règles d’immigration et sur l’articulation entre contrôle administratif et vie communautaire en France. Le lecteur peut retrouver d’autres affaires liées à des expulsions ou à des procédures similaires sur notre site pour situer ce dossier dans un paysage plus large.
Pour suivre le fil de l’actualité nationale et locale autour d’affaires d’expulsion et de questions d’immigration, consultez nos autres pages : un dossier sur une affaire à Mulhouse, un article sur des incidents liés à des expulsions, et plusieurs reportages régionaux.
Articles à lire pour contexte et suivi : https://l-echo.info/incident-tragique-a-mulhouse-le-suspect-sous-le-coup-dune-expulsion/, https://l-echo.info/affaires-dimmigration-robert-menard-face-a-la-justice-pour-avoir-decline-un-mariage-avec-un-homme-sous-oqtf/, https://l-echo.info/haute-savoie-le-retour-inattendu-danciens-squatteurs-dans-une-residence-dannemasse/, https://l-echo.info/attentat-a-mulhouse-prolongation-de-48-heures-des-gardes-a-vue-pour-les-quatre-suspects-selon-le-parquet-national-antiterroriste/, https://l-echo.info/investiture-de-donald-trump-2025-heure-programme-et-enjeux-de-la-ceremonie/.
J’ai entendu dans le village des voix de soutien au couple ; j’ai rencontré aussi l’inquiétude de voisins qui redoutent la perte d’un lieu d’accueil. Ce dossier restera à suivre au tribunal administratif de Bordeaux, où l’issue de la procédure légale déterminera l’avenir du gîte et de cette famille britannique enracinée en Dordogne.