J’ai vu, la semaine dernière, des bénévoles déployer des cartons devant des supermarchés de Périgueux et de Bergerac. J’ai entendu le même message partout : les Restos du Coeur de Dordogne doivent réduire le nombre de repas proposés face à une augmentation des demandes et à une baisse des dons.
Restos du Coeur Dordogne : une hausse des demandes qui pèse sur les distributions
Sur le département, l’association enregistre une progression notable des sollicitations : une hausse de 14 % depuis janvier, selon le président local, Philippe Lagrange. Cette montée des besoins se mesure aussi en bénéficiaires : 6 413 personnes aidées cette année contre 5 200 il y a trois ans.
Au total, les Restos ont servi 981 000 repas en Dordogne, un volume qui met en tension les capacités logistiques et financières de l’association. Cette situation oblige à revoir la fréquence des distributions : l’organisation indique qu’il ne sera plus possible d’assurer six repas par semaine et par personne l’an prochain.
Point clé : la progression des demandes dépasse désormais les marges de sécurité de la distribution locale.
Moins d’invendus, moins de dons : la logique des magasins change
Sur le terrain, les hypermarchés de Périgueux et de Bergerac témoignent d’une modification de leurs pratiques d’approvisionnement. Ils multiplient les paniers « anti-gaspi », vendus à prix réduit, ce qui réduit la quantité d’invendus disponible pour les associations.
Conséquence directe : les Restos ont collecté 62 tonnes de denrées cette année auprès des grandes surfaces, soit 11 % de moins que l’exercice précédent. À cela s’ajoutent des appels à rigueur budgétaire des collectivités et des changements de majorités municipales, qui risquent de peser sur les subventions.
Insight : la transformation commerciale des stocks alimentaires se répercute immédiatement sur l’aide de proximité.
Les locaux sous pression : fermetures, déménagements et nouveaux lieux
J’ai rencontré des bénévoles inquiets pour l’avenir des points d’accueil. Le centre de la rue Maziéras à Périgueux, près du stade Rongiéras, a fermé en mai parce qu’il n’était plus conforme aux règles de sécurité et d’hygiène.
Au sud du département, le site de Douville a également été arrêté à la même période. À Thiviers, les équipes préparent un déménagement dans la commune, tandis qu’un nouveau centre a été inauguré à Bergerac à la mi-octobre 2024.
Constat : l’adaptation des locaux est devenue un enjeu aussi pressant que la collecte alimentaire.
Appel à la générosité et aux bénévoles pour la collecte d’octobre
Les Restos du Coeur mobilisent leurs équipes pour la grande collecte hivernale. Les bénévoles seront présents devant les supermarchés de Dordogne les 10 et 11 octobre pour recueillir des dons alimentaires.
L’association rappelle son besoin de bénévoles et de dons pour maintenir les points d’accueil en activité. Les habitants qui souhaitent se renseigner sur leurs droits ou sur des démarches administratives peuvent trouver des informations pratiques en ligne, par exemple sur les conditions d’allocation (conditions AAH) ou pour obtenir un numéro fiscal (comment obtenir un numéro fiscal).
Message clé : le geste local, simple et ponctuel, reste déterminant pour la continuité des distributions.
Le paysage de l’aide locale face à la montée des besoins
Sur le territoire, l’aide alimentaire et sociale se compose d’acteurs variés. Aux côtés des Restos du Coeur se tiennent des structures bien connues du grand public comme la Fédération Française des Banques Alimentaires, Banques alimentaires, le Secours Populaire, le Secours Catholique, Emmaüs, la Croix-Rouge française, la Fondation Abbé Pierre, Action contre la Faim et Les Petits Frères des Pauvres.
Dans ce contexte, toute fragilité de financement ou de collecte influe sur l’ensemble de la chaîne d’aide. Pour vérifier la fiabilité d’une plateforme ou d’un appel aux dons en ligne, il est utile de consulter des guides dédiés (comment savoir si un site internet est fiable).
Observation : la résilience du réseau dépend autant de la générosité que de la coordination entre acteurs.
Ressources et pistes d’engagement
Plusieurs gestes pratiques aident les personnes en situation précaire et ceux qui veulent agir. Outre la participation aux collectes, les démarches administratives peuvent faciliter l’accès aux aides ; des guides existent pour s’y retrouver (par exemple, la page sur le mouvement social ou des ressources pratiques) (mouvement social, sécurité des dons en ligne, démarches fiscales).
Enfin, pour signaler des difficultés locales ou proposer un local à louer, les responsables départementaux invitent les citoyens à prendre contact directement lors des collectes ou via les points d’accueil locaux.
Invitation : participez, signalez ou partagez une disponibilité : chaque action locale pèse sur la capacité d’accueil.